Le CAMé censuré ?

Mise à jour du 10/09 : Deux semaines exactement après les faits, nous sommes à nouveau visibles sur le réseau social, sans plus d’explication de la part de Facebook. Aussi soudainement que notre page a été déclassée, nous revoilà. Cependant, notre page est en « infraction » :

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« Your page has a violation » pendant 3 mois

Mise à jour du 28/11 : 3 mois après les faits, notre page n’est plus en infraction. Et François Ruffin en parlait à l’Assemblée le 26/11. Coïncidence ? On ne pense pas… De façon plus pragmatique, cela fait aussi pile 3 mois que nous avons été sanctionné-e-s.

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Nous sommes conformes aux standards de la communauté Facebook.

27 août 2019, fin d’après-midi : sur notre groupe d’admins, une personne fait remarquer que les audiences de nos posts ont plongé : « Facebook a déclassé la page, il faut mener l’enquête ». Il ne faut pas longtemps pour remonter à une de nos publications relayant une info cruciale et glaçante : la découverte d’une flic infiltrée dans le réseau militant toulousain. L’info vient du collectif ZAD31, qui l’envoie via sa newsletter du samedi 24. Le 26 août, nous relayons un post de l’UAT (Union Antifasciste Toulousaine) qui reprend les mots de ZAD31, puis une publication parue sur IAATA, site fiable et ami, qui révèle les pseudos, les activités d’indic et la photo de cette flic, et le plus flippant : sa grande implication dans le mouvement Gilet Jaune puis dans l’orga du contre-sommet du G7.
L’information est partagée sur des sites et pages de la gauche radicale, qui voient leurs statistiques de visibilité (« personnes touchées », « réactions », « partages ») drastiquement diminuer. Ces statistiques sont parfois divisées par 1000 comme l’explique Nantes Révoltée dans un commentaire sous son article analysant son déclassement. Pour la page facebook du CAMé, les scores sont anéantis, la couverture (le nombre de personnes qui ont vu sur leur écran du contenu de notre page) passe de 18 962 le 27 août à 801 le lendemain puis 567 le surlendemain. A l’heure où cet article est écrit, les chiffres n’ont pas remonté (Mise à jour au 06/09 : rien de nouveau).

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Les  chiffres du nombre de personnes touchées avec le pic du G7 (22 au 25) et celui de l’indic le 27. Depuis c’est le calme plat. « C’est calme, trop calme, on aime pas beaucoup trop ça ».

En revanche, ce qui a augmenté, c’est  le nombre de  « j’aime » sur la page ainsi que les recherches vers notre page. En effet, entre le 23 et le 30 août, environ 700 nouveaux « j’aime » sont apparus. On suppose qu’une partie vient de la couverture du contre-sommet, mais il y a aussi des nouvelles et nouveaux arrivant-e-s depuis le déclassement de la page. En effet, on a parlé de nous dans les médias ! En plus des publications d’autres pages militantes qui ont subi le même sort, (Cerveaux non disponibles, Lille Insurgée, Bretagne Noire, …), Médiapart consacre un article à ce sujet où on a répondu à quelques questions, ensuite c’est France 3 Occitanie qui nous fait l’honneur d’une interview. Et puis le Monde Diplomatique nous cite en ressortant un papier de 2018 consacré à la perte de visibilité de sites de gauche étasuniens.

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Quelques jours plus tard, c’est au tour de Médiacités de consacrer un papier sur la censure Facebook.

Sans explication de Facebook (nos messages restant lettre morte), nous avons établi quelques théories :
– une violation de la règlementation facebook ? (fake news ? incitation à la haine ? autre ?)
– un bête algorithme lorsqu’une page subit une forte activité
– une censure ciblée venant de Tout En Haut ? (coucou Beauvau)
– une hallucination collective due à la trop grande consommation d’écrans ?

Alors on fait quoi ? Difficile de ne pas céder à la paranoïa, car beaucoup d’éléments  montrent qu’on est surveillé.e.s et de ce fait, en danger. Il ne s’agit pas seulement de nous en tant qu’automédia mais plus largement des militant.e.s de l’extrême gauche. De la caméra filmant en direct installée à l’entrée du camp du contre-sommet du G7, à cette indic dont on a sûrement croisé la route à un moment, jusqu’à l’observation des contenus publiés sur les réseaux sociaux : le Big Brother étatique et policier guette.

Pour aller plus loin :